Rencontre avec Philippe Bouquet de Jolinière, éducateur, partenaire, dirigeant et joueur loisir au ROG :

11 Jan. 2018 | Le Club

 

Après l’arrêt de ta carrière et ta dernière saison au ROG, comment s’est passé l’après rugby ?

L’arrêt lui-même s’est très bien passé puisque je termine ma petite carrière en 2010 sur une montée en Fédérale 1 après une saison magique et un épilogue improbable lors de ce fameux match à Saint-Raphaël. Par contre j’avais mal anticipé le vide que cela occasionnerait dans ma vie. La routine des entraînements, les déplacements avec les copains, et surtout l’adrénaline de la compétition m’ont énormément manqué les premières années, j’ai eu longtemps du mal à revenir à Perdigon comme simple spectateur.

Tu es revenu au club depuis 2 ans, comment s’est passé ton retour ?

A la base je voulais juste inscrire mon fils aîné à l’école de rugby, et j’ai proposé à Arnaud de m’investir comme éducateur, ce qu’il a accepté avec gentillesse. J’ai vraiment été accueilli à bras ouverts par tout le monde. J’avais bien sûr gardé des contacts réguliers avec de nombreuses personnes du club, mais je ne m’attendais pas à un accueil aussi chaleureux, que ce soit à l’école de rugby ou avec les loisirs.

Quel regard portes-tu sur ta carrière ?

J’ai eu beaucoup de chance. Le rugby fut un coup de foudre tardif puisque j’ai commencé à jouer à 20 ans en me présentant un peu par hasard à un entrainement universitaire. Dans ces conditions avoir pu évoluer plusieurs années en Fédérale 1 et 2 était vraiment inespéré, et je remercie vraiment Alain Pastor et Bertrand Renaux de m’avoir offert une telle opportunité. Après pour être complètement honnête, comme tout compétiteur, j’aurais aimé goûté au niveau supérieur, ce sera peut-être dans une autre vie.

Et tes années au ROG ?

Elles ont réellement été magiques. Avec la génération des « champions de rien » nous avons vécu des moments épiques sur le terrain et surtout en dehors. Malgré trois premières saisons en Fédérale 1 assez difficiles sportivement où nous jouions notre survie quasiment à chaque match, l’ambiance entre les joueurs est toujours restée excellente avec des troisièmes mi-temps interminables et des « débordements » lors des déplacements ou des stages que les générations actuelles ne pourront plus connaître.

Quels ont été tes meilleurs souvenirs et les joueurs qui t’ont marqué ?

Difficile de faire le tri dans tous ces bons souvenirs, outre le match de la montée contre le CARF en 2010, je citerai le déplacement à Bourg-en-Bresse en 2004 dans un stade plein où j’avais comme vis-à-vis l’ancien international Laurent Leflamand, mais aussi ce fameux match contre Sorgues en 2006 suite à une déconvenue douloureuse à Bastia.

Quant aux joueurs, la liste est vraiment longue car le groupe est resté stable pendant toutes ces années. Je citerai surtout Sami Akkari, mon alter-ego au rugby comme dans la vie, et également les deux icônes de ma génération : Sami Mankaï et Eric Berdeu, des leaders de jeu et de vestiaire comme on en croise que très rarement dans une carrière.

Quel regard portes-tu sur l’évolution du club ?

J’ai joué ma première saison au ROG en 1999-2000, je peux mesurer le travail immense fourni depuis par les dirigeants et les bénévoles pour structurer le club. Arriver, avec une telle économie de moyens, à maintenir une équipe sénior à ce niveau tout en développant les infrastructures et l’école de rugby est une véritable performance. A mon sens, le secret d’un tel résultat est que tout le monde œuvre au ROG avant tout dans l’intérêt du club et pas pour sa petite gloriole personnelle, ce qui est presque atypique dans ce sport à ce niveau de compétition.

Tu es aujourd’hui partenaire du club, peux-tu nous présenter ta société ?

GLIM est une agence de traduction que nous avons créée avec mes associés en 2015 et qui est basée à Sophia Antipolis. Nous proposons des services de traduction et d’interprétariat dans plus d’une centaine de langues avec une forte spécialisation dans le secteur industriel et le secteur juridique.

Tu es revenu à l’école de rugby, tu t’épanouis dans ce nouveau rôle ?

Honnêtement, je ne pensais pas que l’on pouvait prendre autant de plaisir en restant sur le bord de la touche, c’est juste un régal de regarder les gamins jouer, progresser, s’amuser et vivre une aventure collective. Grâce à Arnaud et aux éducateurs aguerris du club (Viviane, Bertrand, Rémi, Jean, Romain) j’apprends énormément et j’espère pouvoir continuer encore longtemps.

Tu es maintenant aussi un joueur loisir ?

Oui c’est sans doute mon côté social, un moyen pour moi de m’investir auprès de jeunes en difficultés qui ont du mal à trouver une véritable place dans la société. On ne se rend pas assez compte des ravages de l’alcool, notamment sur le plan psychomoteur. La pratique du rugby leur permet avant tout de prendre conscience de leurs corps et d’arriver petit à petit à se situer dans l’espace, même si pour la plupart cela reste extrêmement difficile.

Que peut-on te souhaiter en 2018 ?

D’être moins consensuel dans mes interviews….. ☺

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